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Témoignage : Comment j'ai arrêté la fast-fashion ?

Dernière mise à jour : 11 déc. 2022

Aujourd'hui, Gladys LPC, influenceuse mode en vogue, nous raconte comment elle a sauté le pas de la mode éthique. Elle nous livre un récit déculpabilisant et sans tabous qui fait du bien.



Quel est ton rapport à la mode ?

“Mon lien à la mode a bien changé ces dernières années. Depuis petite, j'ai toujours aimé les vêtements. Je faisais tout pour pouvoir choisir mes tenues, je feuilletais les magazines et rêvait devant les chaussures à talons de ma tante. Elle a toujours eu très bon goût et je me souviens encore du bonheur que j’avais à me faufiler dans son placard pour admirer sa collection.

Ado, comme beaucoup je me suis pas mal cherchée. J’ai eu ma période un peu bohème, j’ai tenté le style gothique, puis j’ai adopté le style skater. Encore aujourd’hui ce que j’aime c’est m’amuser avec les pièces et mixer les styles.

La différence c’est qu’à l’époque je n’avais pas vraiment conscience des travers de l’industrie. Aujourd’hui je fais attention à la provenance, aux matières et à la longévité des pièces dans lesquelles j’investis. En fait, je crois que j’aime encore plus les vêtements maintenant, qu’il y a quelques années.”


Ta façon de consommer la mode a changé, tu nous raconte ?

“Comme vous le savez, j’ai commencé assez tôt sur les réseaux, à 17 ans. C’était encore assez nouveau comme domaine. A l’époque, en faire un métier était encore impensable. Ça faisait très peur à mes parents d'ailleurs ! Toujours est-il que moi, au départ, j’avais créé mon blog pour partager mes idées de tenues. Voir que des gens réagissaient à mes posts c’était déjà le jackpot. Et puis ma communauté grandissant, j’ai commencé à être démarchée par des marques qui voulaient m’envoyer des vêtements en échange de quelques mots glissés dans un article. Sur le moment, honnêtement, j’ai pensé que j’étais la plus chanceuse du monde ! On m’envoyait des nouvelles pièces régulièrement et j’avais plus de matière pour créer des posts. En fait, tout allait bien pour moi car la diversité plaisait à mon public, je n’avais aucune idée du problème. Pire, j’en voulais toujours plus. Avec le recul, ma consommation de vêtements était complètement hors normes et n’avait rien de sain.”

Qu'est ce qui a entraîné ta prise de conscience ?

“Malheureusement pour moi c’est par le biais d’événements dramatiques que j’ai commencé à me poser des questions. Parmi les plus frappants, il y a eu la publication de la liste de la honte, en 2020, qui accusait de nombreuses marques, desquelles j’étais consommatrice, d’esclavagisme moderne. J’avais aussi entendu parler de l’effondrement tragique du Rana Plaza et, en me renseignant, j’ai aussi pris la mesure du désastre écologique que pouvait représenter l’industrie textile. Le documentaire The true cost, est aussi un super outil qui permet de bien comprendre les mécaniques du milieu.

Après ces découvertes je me suis dit que je ne pouvais pas continuer à alimenter ce système via ma communauté. Je ne vais pas mentir, ce n’a pas été facile car c’était renoncer au privilège de recevoir gratuitement des vêtements et j’avais assez peur que mon modèle économique ne tienne plus sans ces marques qui m’avaient vu grandir. A ce moment là, les hauls étaient encore très à la mode, je ne savais pas comment ma communauté allait réagir et je redoutais le badbuzz. Heureusement, vous connaissez la suite de l’histoire, ma communauté a bien pris ma décision de mettre un terme à mes anciennes collaborations. Aujourd’hui j’essaie justement à travers mes contenus d’amener mes followers à adopter des habitudes de consommation raisonnables. Et j’ai à mes côtés des marques avec lesquelles je suis fière de collaborer. Les choses bougent, je pense que comme le sujet prend de l’ampleur, on est de plus en plus nombreux à aspirer à un univers de la mode plus vertueux et à nous engager à notre manière.”


On te connait bien et on est heureuses de t’avoir à nos côtés pour cette saison du Noël exemplaire.


As-tu des conseils à donner à une personne qui se demande par où commencer ?

“Déjà, je pense qu’il faut garder en tête que c’est un processus. Comme on a tendance à acheter plein d’accessoires zéro-déchet quand on se lance dans cette voie, refaire tout son dressing n’est pas ce que je recommanderais. L’important c’est la prise de conscience, le questionnement et le fait d’essayer de s’améliorer. Le piège sinon, c’est de trier et de racheter en permanence.

Ce n’est pas de moi mais, il est préférable de consommer moins mais mieux. En effet, en investissant dans des pièces de qualité, vous vous construisez un vestiaire durable qui vous accompagnera longtemps.

La provenance des articles est aussi très importante, en consommant européen, je m’assure plus facilement que les droits et la juste rémunération des travailleurs sont respectés. De toute façon, les marques qui s’engagent sont reconnaissables car elles sont en mesure de démontrer leurs actions. Et elles sont plus nombreuses et diverses qu’on le pense. Vraiment, il y en a pour tous les goûts !

Et puis, pour consommer à petit prix et encourager l’économie circulaire on peut aussi s’orienter vers la seconde main. On trouve des matières de belle qualité côté vintage mais aussi auprès des marques responsables. De plus en plus d’entre-elles proposent des sélections de produits en seconde main, des modèles d’expo ou des envois presse. Je trouve que c’est une super façon de rendre accessible des articles d’une très belle qualité.”


Nous remercions encore chaleureusement Gladys pour ces échanges. C’est très inspirant de la voir partager son parcours avec autant de transparence. Nous sommes toujours ravies de rencontrer d’autres acteurs de la mode responsable. En effet, ça nous rebooste toujours.

On espère que son récit vous inspirera autant que nous.


N’hésitez pas à nous dire si vous appréciez ce format témoignage et à nous donner vos idées d’influenceurs et influenceuses que vous souhaiteriez que nous invitions.




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